Comment faire des choix difficiles? Comment savoir s’il s’agit du bon choix?

Tous les jours, nous devons faire des centaines de choix: que manger au petit déjeuner, quels vêtements porter, quel itinéraire choisir, etc. Nous devons également faire des choix pour le long terme tels que quel partenaire choisir, où habiter, quel emploi exercer, etc. Comment savoir si l’on prend les bonnes décisions? Et pourquoi certains choix sont « faciles » et d’autres « difficiles »?

Comment savoir si l’on a fait le bon choix?

S’il existe un bon choix, alors il doit exister un mauvais choix. Cependant, je pense qu’il n’y a pas de mauvais choix. Je m’explique.
Si à un moment donné, on fait un choix, c’est que l’on considère que c’est le meilleur choix possible. A ce moment T de notre vie, avec les connaissances et les options que l’on a, c’est la meilleure décision à prendre. Tout comme je l’explique dans mon article « Faire de son mieux! Au lieu de vouloir être parfaite« , on fait de notre mieux avec les outils que l’on a, au moment T donné. Les choix que l’on fait sont les mieux pour nous à l’instant T au regard de notre vie et de notre expérience.
Plus tard on pourrait se dire qu’on aurait pu ou dû faire d’autres choix, mais à ce moment-là, c’était la meilleure chose à faire. C’était celle dont on était capable et celle qui nous convenait le mieux. C’était celle qu’on trouvait être la bonne option, peut-être la seule option possible. C’était celle que notre intuition nous a indiqué.

Pourquoi choisir fait peur?

Etait-ce la peur du jugement? Ce choix nécessitait-il trop de réflexions? Y avait-il trop de possibilités ou de paramètres flous ou changeants? Ou était-ce la peur de ne pas vouloir s’engager dans un chemin?

Je pense que la première peur est celle d’être jugé. Qu’est-ce que les autres pourraient penser? Dès que l’on sort des attentes des autres, on est jugé. Il faut suivre ses propres rêves, malgré ce que les autres pourraient penser. Concernant le fait de ne pas vouloir d’enfants et d’avoir peur d’en parler, j’ai écrit un article « 3 conseils pour ne plus avoir peur de dire que vous ne voulez pas d’enfant ».
Il faut voir les peurs comme des challenges qui nous poussent hors de notre zone de confort et sont dès lors des opportunités de croissance.

La seconde peur est celle de ne pas être assez bon, ne pas être assez. La peur de décevoir les autres ou soi-même en n’étant pas à la hauteur des attentes. Ces attentes si elles sont irréalistes seront forcément source de frustration et de déception.

La troisième peur est de penser que seul le négatif peut arriver, et pas le positif! L’expression « On sait ce que l’on perd, pas ce que l’on gagne » n’implique pas forcément du négatif! Heureusement! On peut avoir des choses à perdre mais encore plus à y gagner.

Enfin , un choix peut être difficile par peur de s’engager dans un chemin. On emprunte un chemin donc on n’en emprunte pas un autre… Cependant, ne pas faire de choix cela ne garde pas toutes les portes ouvertes pour autant. En effet, cela en ferme également car à force d’attendre, on laisse passer sa chance. Quand on choisit de ne pas choisir, les options peuvent s’évaporer et on se retrouve avec aucun choix restant. (Exemple tout simple et très primaire: qui n’a jamais hésité à acheter quelque chose et puis quand on revient au magasin, enfin décidé à l’acheter, l’article a été vendu? ^^)
Faire ses choix permet de créer son propre chemin.
Au pire si ça ne va pas, on aura appris de cette expérience et réalisé ce qui ne nous convient pas. Souvent, on ne voit pas toutes les possibilités qui s’ouvrent à nous en faisant un choix, puisque choisir quelque chose semble restreindre les opportunités, jusqu’à ce que l’on l’ai fait.
Les opportunités sont comme le coucher du soleil, si on attend trop longtemps, on le manque.

Faire le choix de la sécurité

« Fais des études avec un emploi stable à la clé ! » –  » Vous ne pouvez pas gagner de l’argent avec cela » Combien d’entre vous ont entendu ces propos en grandissant ? Nous ne sommes plus élevées pour être des femmes au foyer, mais nous sommes généralement élevées pour être « établies », si ce n’est par nos parents, mais par le capitalisme. Cela signifie être bien payé ou bien loti, obtenir des promotions ou développer une entreprise, et posséder des biens matériels.

Pour beaucoup de parents, aussi bien pour ceux qui n’ont pas eu cela que pour ceux qui l’ont eu, c’est la stabilité qu’ils aimeraient que leurs enfants aient. Mais est-ce le bonheur? Est-ce l’équilibre? Est-ce de la croissance?

Pouvons-nous simplement normaliser les termes « établi » et « réussite », qui signifient un être humain complet, qui a trouvé son but, est en paix avec lui-même et s’épanouit ? Riche ou pauvre, célèbre ou inconnu, ambitieux ou discret, nous avons tous des problèmes et des luttes, mais nous avons aussi tous notre joie. Suivre un rêve différent et vivre une réalité différente ne devrait jamais être désapprouvé.

Ainsi, lorsque vous devez faire des choix difficiles, choisissez l’option qui vous permettra de devenir la personne que vous souhaitez être, sans vous laisser influencer par les pressions sociales ou les peurs personnelles.

Qu’est-ce qui rend un choix difficile?

Pensons aux choix que nous allons devoir faire dans un avenir proche. Il peut s’agir d’un choix entre deux carrières, du lieu de résidence, du choix du partenaire, d’avoir des enfants, etc, quelque chose qui nous importe.

Avec un choix facile, une alternative est plus avantageuse que l’autre, c’est évident. Dans un choix difficile, l’une des alternatives est mieux pour certains points, l’autre alternative est meilleure pour d’autres points et il n’y a pas de meilleur choix globalement. Ce qui rend donc un choix difficile est son alternative.

Ceci dit, tous les choix difficiles ne sont pas importants. Par exemple, le choix entre deux options de repas: l’un est plus sain et l’autre meilleur goût, mais globalement il n’y a pas de meilleur choix. Des petits choix peuvent donc aussi être difficiles.

Il est important de se rendre compte qu’un choix n’est pas difficile car on est stupide. Un choix de carrière, on le fait peut-être pour une raison raisonnable, financière, pour nos parents, pour notre situation. Il est dur de se projeter dans le futur et de savoir quelle vie serait mieux pour nous. Dans les cas de choix difficiles, on a tendance à prendre l’option « la plus sûre », et financièrement parlant pour le marché de l’emploi. J’ai fait les études que j’ai fait car j’adorais ça, heureusement, mais aussi car je savais qu’avec ce diplôme je trouverais toujours du travail.

Les choix difficiles sont donc difficiles car il n’y pas une option meilleure que l’autre. L’alternative doit donc être aussi bonne. Si c’est le cas il suffirait de tirer à pile ou face, vu que c’est égal. Mais ça semble impossible de choisir son avenir en tirant à pile ou face…

« Les choix difficiles sont difficiles car il n’y a pas une option meilleure que l’autre. »

Prenons un exemple dans le domaine de l’emploi. Imaginons que l’on doive choisir entre 2 jobs: être un avocat ou un artiste peintre. Chacun a ses avantages et ses inconvénients: travail excitant, salaire, temps libre, etc. Imaginons que les 2 choix ne soient pas mieux l’un que l’autre. Maintenant on améliore un peu l’un de ces 2 jobs: augmentons le salaire du job d’avocat. Est-ce que cela rend cet emploi meilleur que l’autre? Pas nécessairement, cela rend ce poste meilleur par rapport à ce qu’il était avant, mais peut-être pas assez pour trancher entre les deux professions. Si un job amélioré ne devient pas meilleur que l’autre, c’est que le job de départ n’était pas équitablement aussi bien que l’autre. En toute logique, si deux choses sont égales et que l’on en améliore l’une des deux, elle doit devenir meilleure! Or, ce n’est pas le cas dans choix difficiles. Mais alors si de 2 jobs, l’un n’est pas mieux que l’autre, comment choisir?

Choix, valeurs et mesures: « le poids d’un choix »

Lors d’une comparaison, il y a seulement 3 réponses possibles: plus, moins ou égal.
Lors d’une comparaison avec valeurs, il n’y a pas que 3 réponses possibles. Les valeurs ne sont pas comme les poids ou les mathématiques. Ce modèle de comparaison scientifique s’applique très bien aux nombres, mais pas à tous les domaines. Cela ne fonctionne pas pour les valeurs.

Ce qui nous importe ne peut pas être représenté par des nombres, il n’y a donc pas de raison de croire que les choix ont seulement 3 possibilités. Mieux, pire ou égal. Il faut introduire une quatrième possibilité: « sur un pied d’égalité« .
Il peut être important pour nous de choisir une zone de valeurs pour certains paramètres et une autre zone de valeurs pour d’autres paramètres, c’est pourquoi c’est difficile de comparer!

En percevant ainsi les choix, cela nous apprend quelque chose sur nous, que l’on ignorait peut-être. Chacun d’entre nous a le pouvoir de créer ses raisons à ses choix, reflétant ainsi ses valeurs.

Faire ses choix pour refléter qui l’on est/veut être

Imaginons un monde dans lequel chaque choix est un choix facile car il est la meilleure alternative. On doit donc faire ce choix là car c’est rationnellement le choix à faire pour le plus de bonnes raisons. Tous ces choix faciles nous asservissent à des raisons extérieures à nous-même. Quand on y pense, il serait fou de croire qu’on nous a donné toutes les raisons de poursuivre les loisirs que l’on pratique, de vivre dans le logement où l’on vit, de travailler là où l’on travaille.
A la place, on fait face à des alternatives qui sont sur un pied d’égalité. Et on crée nos raisons pour nous-même de choisir cet hobby, cette maison et ce job. Quand les alternatives sont sur un pied d’égalité, les raisons que l’on cherche n’existent pas. C’est nous qui créons nos propres raisons pour faire ces choix. Nous devenons la personne pour qui ces choix correspondent. On crée des réponses rationnelles, mais qui ne nous sont pas dictées par d’autres, c’est nous qui nous les créons. On supporte nos choix par nos propres raisons.

Qui suis-je? Quelle personne suis-je? Il faut chercher les raisons de nos choix en nous. On crée nous-même nos raisons de faire ces choix, afin de nous soutenir. Ces raisons propres influencent nos choix. On décide de qui on veut être, on se définit. C’est nous qui faisons les choix qui nous reflètent.
Quand on crée nos propres raisons, pour devenir ce genre de personne plutôt que celle la, on devient acteur de sa vie, on devient la personne que l’on est.

Parfois nos choix ne correspondent pas à qui on est, on est alors un « dériveur ». Les « dériveurs » font un job mais n’assument pas de le faire, ou vivent une vie en laquelle ils ne croient plus. Il ne mettent pas toute leur croyance derrière leurs choix, pour se soutenir eux-même. Ils attendent que les autres le fassent et que cela soit suffisant pour les aider à tenir. Ils autorisent donc le monde à construire l’histoire de leur vie. Ils laissent des mécanismes de récompense et de punition déterminer ce qu’ils font: la facilité, la peur, etc

C’est dans ces choix difficiles, qu’on a le pouvoir de se créer nos propres raisons de devenir la personne que l’on est.

Choix et regrets: la méthode infaillible

Quand on prend une décision, on a souvent tendance considérer les paramètres succès/échec ou encore bonheur/douleur. Pourtant, un autre moyen de faire nos choix est de prendre en considération le regret. Il faut pour cela se projeter dans le futur et s’imaginer les potentiels regrets que l’on aurait une fois le choix fait. Puis de choisir l’option qui nous fera le moins regretter notre décision.

Par exemple, si on hésite entre garder un job ou changer de carrière, on peut se demander ce qu’on regrettera le moins dans le futur. Est-ce qu’on regrettera moins d’être resté dans le même job et de ne jamais avoir essayé ou bien d’avoir sauté le pas, même si notre changement de carrière ne réussit pas ? 

Autre exemple, si on hésite à lancer notre entreprise par peur d’échouer, on doit se demander ce qu’on regrettera le moins. Est-ce qu’on regrettera moins d’être resté dans notre zone de confort et de n’avoir rien tenté ou d’avoir essayé quelque chose et d’avoir échoué ?

Prendre nos décisions en cherchant à minimiser nos regrets au maximum est une bonne façon de procéder. En effet, nos échecs et nos douleurs sont momentanées, on arrivera à les surmonter. Tandis que le regret, lui, nous hantera probablement toute notre vie.

Pour relativiser un peu ces choix et diminuer la pression, voici le paradoxe de Fredkin. Celui-ci dit: 

Dans une situation où un choix doit être fait, plus les options sont séduisantes, plus il est difficile de choisir mais moins les conséquences deviennent importantes. 

En conclusion

On a qu’une seule vie et chaque choix est une opportunité d’en profiter pleinement, donc autant saisir chaque chance qui se présente! Lancez-vous! 🙂

Faire un choix nécessite parfois de se lancer dans le vide, en se disant que tout ira bien.

Quels sont les derniers choix difficiles que vous avez du prendre? Pourquoi? Comment vivez-vous ces choix? Est-ce que vous appliquez la méthode des regrets pour vous décider? Quels conseils pourriez-vous me donner ainsi qu’aux autres lectrices? Merci d’avance pour le partage et vos commentaires 🙂


Sources:
1. https://www.youtube.com/watch?v=8GQZuzIdeQQ&list=PLZkUt8JiWLNn6OlNkbRJyYIvDsPd0UnG2&index=35&ab_channel=TED
2. https://everlaab.com/le-paradoxe-de-fredkin-ou-comment-faire-des-choix-difficiles/

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Alain Orsot dit :

    Comprendre ses valeurs, ce qui nous fait réellement vibrer, nous enthousiasme, et en même temps faire preuve de bienveillance envers soi-même pour s’autoriser quelques sorties de route: peut-être un bon début… 😉

    J’aime

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